
Cette année, la campagne de sensibilisation aux cancers de la peau portée par l’Institut du Cancer de Polynésie française (ICPF) met l’accent sur la protection des enfants face aux dangers du soleil. À travers plusieurs actions prévues tout au long du mois de mai, incluant des événements ouverts au grand public, une conférence dédiée aux professionnels de santé et des interventions en milieu scolaire, l’ICPF souhaite renforcer l’information, encourager les bons réflexes dès l’enfance et promouvoir le dépistage précoce des cancers cutanés.
Un cancer évitable et guérissable s’il est dépisté à temps
Les cancers cutanés comptent parmi ceux dont l’incidence augmente le plus dans le monde. En France, les cas de mélanome ont été multipliés par 4,4 chez les hommes et par 2,4 chez les femmes entre 1990 et 2023. En Polynésie française, bien que les effectifs restent faibles (17 cas déclarés en 2019), une hausse régulière est observée depuis les années 1980, en particulier chez les hommes. Le mélanome représente environ 3 % des cancers diagnostiqués chez les hommes et 1 % chez les femmes.
Les principaux cancers de la peau sont les carcinomes cutanés, liés à une exposition régulière aux UV, et les mélanomes, souvent provoqués par des coups de soleil répétés. Les carcinomes baso-cellulaires sont les plus fréquents, tandis que les carcinomes épidermoïdes, plus agressifs, peuvent entraîner des métastases s’ils ne sont pas traités à temps. Les mélanomes, plus rares mais très agressifs, s’ils ne sont pas traités à temps peuvent entraîner des métastases.
Le risque de mélanome est favorisé par des facteurs génétiques (antécédents familiaux, naevus atypiques) et comportementaux (coups de soleil répétés dès l’enfance). Connaître ces risques et détecter précocement la maladie améliore considérablement les chances de guérison.
Des gestes simples, à adopter dès le plus jeune âge
L’intensité des rayons UV en Polynésie rend indispensable l’apprentissage de gestes protecteurs dès l’enfance. Les enfants de moins de trois ans ne devraient jamais être exposés directement au soleil. Dès le plus jeune âge, des mesures de protection doivent être systématiques : port de vêtements couvrants (si possible anti-UV), chapeau idéalement ou casquette, lunettes solaires filtrant les UV, et application régulière d’une crème solaire à indice élevé (SPF 50), même à l’ombre.
L’ICPF rappelle que ces pratiques doivent s’intégrer à toutes les activités de plein air, y compris à l’école lors des récréations ou des séances de sport, dans les centres de loisirs ou lors des déplacements à pied. L’exposition solaire directe doit être évitée entre 10h et 15h.
Le dépistage, un outil clé pour sauver des vies
Le dépistage cutané permet de repérer très tôt les lésions cutanées suspectes et de les retirer avant qu’elles ne deviennent agressives. Il s’agit d’un examen simple et indolore de toute la peau, réalisé par le dermatologue avec l’aide d’un dermatoscope. L’ICPF encourage chacun à consulter un professionnel de santé, notamment en cas de tache évolutive, grain de beauté inhabituel, ou changement d’apparence d’une zone de peau. Une surveillance dermatologique régulière chez les personnes à risque (peaux claires, prenant facilement des coups de soleil, antécédent familial de mélanome, nombreux grains de beauté) et exposées intensément au soleil via leur profession ou leur loisir est essentielle pour garantir une prise en charge rapide et efficace.
Trois temps forts au mois de mai :
– Mercredi 14 mai, une journée de dépistage gratuit aura lieu à la mairie de Punaauia de 8h30 à 11h et 13h30 à 15h30, en collaboration avec des dermatologues bénévoles.
– Elle sera suivie, toujours le Mercredi 14 mai, par une soirée de formation à destination des professionnels de santé à l’hôtel Te Moana de 18h à 20h.
– Dimanche 18 mai, deux stands de sensibilisation seront installés sur les plages de la Pointe Vénus et du PK 18 de 9h à 13h, pour informer le public et diffuser des conseils pratiques sur la protection solaire.
